Fiche Numéro 7 : GRANMOUN LELE

Julien Ernest PHILEAS que tout le monde connait sous le nom de Granmoun Lélé est né à Saint-Benoît le 28 février 1930. Il est le fils de Ernest PHILEAS né à Belle-Vue dans les hauteur de Saint-Louis dans le Sud de l’île et de Julia MADIA originaire de Saint-Benoît.

il acquière son surnom de Lélé avec sa mère dans son enfance suite au fait qu’il ne se nourrissait qu’avec du lait jusqu’à un âge avancé. Celle-ci lui criait « Julien , lé lait! »

Julien PHILEAS fût ouvrier ajusteur à l’Usine de Beaufonds jusqu’ à sa retraite à l’âge de 56 ans et trois mois.

Bien qu’il soit un interprète reconnu dans les cérémonies rituelles de l’Est et qu’il ai fondé sa troupe le 17 décembre 1977, Lélé n’arrive sur le devant de la scène médiatique qu’au début des années 1990 à l’époque de la véritable reconnaissance publique du maloya.

A la tête de sa troupe familiale il enregistre le premier Best-seller du maloya en 1993 sur un label français « LABEL BLEU » . Namouniman s’écoulera à plus de 20 000 exemplaires en quelques mois et fera de Granmoun Lélé une des plus grands vedettes locales avec son maloya explosif teinté de la mystique du culte des ancêtres.

Il enregistrera trois autres albums par la suite : « Soléyé » en 1995, « Dan kèr Lélé » en 1998 et « Zelvoula » en 2003. Ils seront eux aussi unanimement salués par la critique locale et internationale.

A chaque fois les mélomanes retrouveront, avec un plaisir non dissimulé, la voix rugueuse du chanteur bénédictin et le groove endiablé de son ensemble familiale.

En plus de faire le bonheur de tous les amoureux du maloya à la Réunion, Granmoun Lélé fera le tour du monde pour présenter sa vision du maloya. France, Canada, Japon, Inde, Brésil, Madagascar, Mayotte, Belgique, Allemagne, Norvège, Suède, Finlande, Danemark, Zimbabwe, Djibouti, Namibie, Mozambique, Botswana, Éthiopie, Malawi, Kenya, Zambie, Afrique du Sud, Guadeloupe, Nouvelle Calédonie…

Véritable Show-man, Granmoun Lélé et sa troupe ont donné une dimension scénique inédite au maloya. Des années après sa mort, il demeure encore une référence quasi absolue en matière de spectacle maloya.

SI Granmoun Lélé a était « Le Patron » du maloya pendant près d’une décennie, il le devait aussi à la présence de son épouse Marie-Thérèse qui, par sa grâce naturelle et son art de la danse, sublimait les spectacles de la troupe familiale. Fille d’un engagé malgache appelé Votréa arrivé à la Réunion à la fin des années 1920 et d’une créole, elle est considérée encore aujourd’hui et à juste titre comme « La » danseuse de maloya traditionnel par excellence.

Granmoun Lélé nous a quitté le 14 novembre 2004 à l’âge de 74 ans. Madame Lélé le rejoint au pays des ancêtres le 13 mai 2008 dans sa 72ème année.